Colloque Scientifique International Condition(s) enseignante(s), Conditions pour enseigner. Réalités, enjeux, défis. Université Lumière LYON 2 – 8, 9, 10 janvier 2015

Ce colloque scientifique international d’éducation s’adresse à la communauté des chercheurs en éducation définie en relation à un spectre large de sensibilités scientifiques : historiens, sociologues, psychologues, didacticiens et pédagogues, philosophes, comparatistes.

Scrutée en France ces dernières décennies tant par des chercheurs que par des responsables administratifs et politiques, ou encore par des enquêtes confiées à des instituts de sondage, la condition enseignante a fait l’objet d’études et de rapports, qui ont donné une vue sur la profession en termes d’évolution de l’identité professionnelle et des problèmes de reconnaissance sociale rencontrés par les enseignants. Des études existent aussi à l’échelle internationale. L’expression consacrée « la condition enseignante » constitue un raccourci utile dont on ne peut totalement se passer mais auquel il convient de préférer d’emblée le pluriel, tant les catégories enseignantes et leurs situations sont diverses, tout en ayant un noyau commun, et cela d’autant plus que le groupe professionnel n’a jamais été aussi divers en termes de statut et de formation et qu’il est amené à coopérer avec des professionnels eux-mêmes de plus en plus variés … Le pluriel s’impose dans la dimension comparative internationale, telle que par exemple la publication de l’OCDE Regards sur l’éducation (Education at a glance) permet d’y avoir accès en termes statistiques. Se référant explicitement à ce pluriel, le colloque privilégiera les approches à portée large et comportant une perspective comparative tant intra-nationale (vue sur une catégorie enseignante mise en perspective par rapport à d’autres) qu’extranationale. Qu’ont à nous apprendre les regards portés sur des conditions enseignantes éloignées de celles que nous vivons de l’intérieur ?

Les historiens pourront se pencher sur les conditions enseignantes des XIXe     et XXe      siècles. Ils n’excluront pas  de leur  regard  la mise en  perspective des  rapports  et études  du  type de ceux mentionnés ci-dessus. Les   sociologues pourront contribuer à notre représentation des conditions enseignantes contemporaines, selon une variété de problématiques (problématique du genre, des « nouveaux enseignants », des effets des nouvelles formes de gouvernance, etc.).

Sont aussi en jeu ici les conditions pour enseigner, entendues en un sens didactique et pédagogique, ainsi qu’en un sens plus généralement philosophique des conditions de possibilité (Blais, Gauchet, Ottavi, 2008). La condition enseignante, en se confrontant aux conditions pour enseigner, s’impose aujourd’hui comme un nouvel enjeu sociétal, dans un contexte de « pédagogisation» généralisée de la société (Bernstein, 2001, Tyler, 2004) mais aussi de relatif affaiblissement de la reconnaissance des savoirs scolaires et des pratiques pédagogiques, de préoccupations concernant les techniques de l’apprendre.  Ce  qui  a  été  appelé  « forme  scolaire »  par  certains  socio-historiens  mérite  d’être réinterrogé. Assiste-t-on à un épuisement de celle-ci et à la perspective de son remplacement par d’autres  « formes » ?  Des  auteurs  postmodernes  ont  pu  soutenir  que  «L’ancien  principe  que l’acquisition du savoir est indissociable de la formation (Bildung) de l’esprit, et même de la personne, tombe et tombera davantage en désuétude » (Lyotard, 1979). On ne pourra manquer d’évoquer ici les interpellations suscitées par la révolution  numérique, le développement de l’e-learning et de l’open-learning.

A quelles conditions la condition enseignante ne deviendra-t-elle pas celle du renoncement à la culture scolaire, concurrencée par d’autres formes de culture ? Comment les enseignants négocient- ils le virage des nouvelles diversités liées aux cultures et aux besoins éducatifs particuliers, au questionnement des modèles de laïcité ? Comment s’approprient-ils les missions d’évaluation et de standardisation des compétences réclamées par le pilotage des systèmes publics d’éducation ?  En quoi les nouvelles technologies peuvent-elles avoir des conséquences sur l’éventuelle mutation de la « forme  scolaire » ?  Autant  de  questions  cruciales,  dont  la  liste  n’est  pas  fermée,  auxquelles pédagogues et didacticiens pourront apporter leurs réponses (en conférant à celles -ci, autant que possible, une portée généralisable).

Quelles conditions pour enseigner, au sens fondateur de l’expression, paraissent désormais requises pour l’avenir d’une nouvelle ou de nouvelle(s) condition(s) enseignante(s) ? Comment les nouvelles hiérarchisations (des finalités de l’école, des savoirs, etc.) et les fonctionnements en réseaux, plus horizontaux, influent-ils sur les conceptions de l’égalité, sur celles d’une école juste et sur le sens critique  des  enseignants ?  A  quels  impératifs,  à  quels  principes  non  repliés  sur  le  passé,  mais véritablement en prise sur  la contemporanéité faut-il  en appeler ?  Entre  autres  chercheurs des différentes disciplines, les philosophes seront aussi appelés à intervenir dans ce débat.

L’enjeu de ce colloque est donc bien de concentrer sur la condition enseignante, considérée dans sa diversité et dans ses rapports à notre société, l’ensemble des regards, des questionnements et des apports issus de différents horizons disciplinaires. Nous espérons que cette confrontation dégagera non seulement un état des lieux, mais aussi des pistes pour la recherche et pour l’action.

L’organisation du colloque se fera en différents Symposiums.

Le colloque aura lieu les 8, 9, 10 janvier 2015 à Lyon. On distinguera :
– des symposiums composés par les organisateurs du colloque à partir de propositions de communication individuelles, autour des thématiques définies ci-après. Ces symposiums pourront être dédoublés en fonction du nombre et de l’orientation des propositions reçues.
– des symposiums préconstruits correspondant aux mêmes thématiques (proposition adressée par un responsable du symposium, et comprenant 5 participants minimum).

Conférence d’ouverture le jeudi 8 janvier matin : Claude LESSARD

Conférence le vendredi 9 janvier en fin d’après-midi : Philippe MEIRIEU

Conclusions interdisciplinaires du colloque le 10 janvier matin.
Comité scientifique : Thérèse Assude (U. de Provence), Hélène Buisson-Fenet (CNRS-ENS-Lyon), François Baluteau (U. Lyon 2), Christian Buty (U. Lyon 1) , Françoise Carraud (U. Lyon 2), Gilles Combaz (U. Lyon 2), Laurent Cosnefroy (IFE-ENS Lyon), Linda Evans (U. of Leeds), Joëlle Fanghanel (U. of West London), Philippe Foray (U. St-Etienne), Elisabeth Flitner (U. Potsdam), Rita Hofstetter (U. Genève), Pierre Kahn (U. Caen), Denis Kambouchnner (U. Paris 1), Alain Kerlan (U. Lyon 2), Françoise Lantheaume (U. Lyon 2),  Joël Lebeaume (U. Paris 5), Claude Lessard (U. Montréal), Eric Mangez (U. catholique Louvain), Frédéric Mole (U. St-Etienne), Denis Poizat (U. Lyon 2), Patrick Rayou (U. Paris 8), Luc Ria (IFE-ENS-Lyon), André-D. Robert (U. Lyon 2), Philippe Savoie (IFE-ENS Lyon), Jean-Yves Seguy (U. St-Etienne), Stéphane Simonian (U. Lyon 2), Richard Wittorski (CNAM), Agnès Van Zanten (CNRS-Sciences po Paris).

Comité d’organisation : Yoann Adler, Nicolas Baltenneck, Hélène Croce-Spinelli, Sabine Coste, Samia  Langar,  Françoise  Lantheaume,  Denis  Poizat,  Marina  Randriamiarisoa,  Jean  Rakovitch, André-D. Robert, Stéphane Simonian.

Liste des thématiques des symposiums :

S 1 : La professionnalité enseignante dans le temps : trajectoires, débuts et fins de carrière.
S 2 : Evolutions des conditions enseignantes.
S 3 : « Le glas de l’ère des professeurs » à l’heure du numérique et de « l’épuisement » de la forme scolaire?
S 4 : Savoirs, dispositifs, travail enseignant et condition enseignante.
S 5 : Des conditions de possibilité pour enseigner et éduquer.
S 6 : Enseignant-e-s et nouvelles formes de gouvernance.
S 7 : La spécificité des conditions de l’enseignement supérieur.
S 8 : Figures d’enseignants dans les univers créatifs.
S 9 : Conditions enseignantes et formes d’engagement.
S 10 : Les conditions d’enseignement face aux diversités et aux inégalités.

Langues admises : français, anglais.

Les propositions devront parvenir aux organisateurs aux trois adresses électroniques suivantes :

andre.robert@univ-lyon2.fr
J.Rakovitch@univ-lyon2.fr
marina.randriamiarisoa@univ-lyon2.fr

Elles doivent comporter un titre, 5 mots-clés, et se présenter sous forme d’un abstract de 200 à 250
mots maximum.

Date limite : 30 mai 2014.

Frais d’inscription  au colloque: 200 euros avant le 30 septembre 2014 ;  250 euros après cette date. Etudiants : 100 euros.

NB : Le conseil scientifique et le comité d’organisation détermineront  la  forme  d’une  publication issue du colloque.

Des selected papers de communications de doctorants prendront place dans un n° spécial de la revue jeunes chercheurs en ligne Inter Pares (ISSN : 2261-186X) portée par l’école doctorale EPIC n° 485.  http://recherche.univ-lyon2.fr/epic/

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